Ethique médicale

L'éthique correspond à la science de la morale et répond à un certain nombre de règles de « bonne conduite ». L'éthique médicale désigne les règles auxquelles les professionnels de santé sont soumis dans leur pratique quotidienne. Elle implique les règles de déontologie communes à tous, les règles éthiques scientifiques et la morale propre à chacun. C'est aussi une discipline philosophique qui porte une réflexion sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ainsi que sur de nombreuses questions de mœurs ou de morale.

 La première question d'ordre éthique qui se pose en matière d'euthanasie est celle de la place du médecin et du personnel soignant en général face à la demande de mort. Voici ce que disait à l'origine le serment d'Hippocrate:

« je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, même si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion." Ce serment a été modifié en 1996 de la façon suivante : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément». Ainsi les médecins, en portant la responsabilité de l'acte fatal, nieraient ce qui constitue le sens même de leur métier.

Le sociologue Benoît VAN CUTSEM résume bien ce point :

"Si les soignants sont confrontés depuis toujours à la fin de vie de leurs patients, l'acte euthanasique les confronte aussi à une mort qu'ils pourraient éviter. Cette approche de la mort modifie la donne en ce sens que le décès du patient n'est plus lié à l'impuissance de la médecine mais à la volonté du médecin. Cela pose bien entendu des questions éthiques difficiles. Dans la pratique, les demandes d'euthanasie sont psychologiquement mal vécues par certains soignants. Il leur est demandé de poser un acte qui est ressenti comme allant à l'encontre de tout ce qui les motive dans leur vie professionnelle."

Ou encore le point qui concerne la façon d'analyser la demande de mort des patients. On l'a dit, l'expression de cette demande est parfaitement légitime et il ne s'agit pas ici de la mettre en doute. Néanmoins, le sujet est trop grave pour se contenter de prendre cette demande « pour argent comptant » sans tenir compte de la composante psychologique nécessaire. En effet, les demandes de mort ne sont pas si simple et on peut comprendre qu'il existe des différences entre « je souhaite mourir », « laissez-moi mourir » ou « faites-moi mourir ». Au travers de ces formulations, il peut s'agir possiblement d'une autre demande telle que « je veux mettre un terme à mes souffrances » ou « si je continue à vivre, j'ai peur de la déchéance » ou « je ne veux plus être une charge pour mes proches et je préfère donc que vous me supprimiez » etc..

Aussi pourrait-il y avoir finalement, du point de vue du corps médical, une confusion préjudiciable entre supprimer la douleur (ou l'angoisse), et supprimer le patient.



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